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Consommation d’eau : la technologie au service des économies

Alors que les dérèglements climatiques accentuent encore les risques de stress hydraulique et que l’accès à l’eau potable reste un défi pour un tiers des habitants du globe, économiser la ressource devient un impératif pour chacun. L’innovation technique et technologique s’est mise au service de cette obligation de préservation de l’eau potable. Tour d’horizon rapide de quelques-unes de ces inventions récentes, qui permettent de diminuer sa consommation et de réduire ses dépenses.

Depuis quelques années, start-up et inventeurs rivalisent d’ingéniosité pour donner à toutes et tous la possibilité de limiter leur consommation domestique et de faire des économies financières.

En intérieur, tout d’abord, l’existence de compteurs intelligents, qui mesurent la quantité d’eau utilisée, permet aux propriétaires d’accéder à l’ensemble des données relatives à la consommation d’eau, et ainsi de gérer les volumes consommés, via une application mobile ou un site Internet. Pour une gestion plus fine encore, il existe aussi des dispositifs de détection des fuites, grâce auxquels les clients peuvent agir rapidement et effectuer les réparations nécessaires pour éviter des dommages importants. Ces capteurs sont par exemple utilisés pour surveiller des zones à risque de fuite, des canalisations vieillissantes ou des zones à forte humidité.

De plus en plus fréquemment utilisés dans les restaurants, les aéroports, les centres commerciaux et les gares, les robinets à détection de présence contribuent aussi à diminuer la consommation, grâce à leur capteur, qui détecte la présence des mains pour activer l’écoulement de l’eau. Ces appareils peuvent également être installés pour un usage domestique, afin notamment d’éviter que les robinets soient laissés ouverts par accident.

Des douches nouvelle génération

Les douches et bains représentent en France 40% de la consommation d’eau potable des ménages. Depuis quelques années, plusieurs évolutions technologiques permettent pourtant de réduire le débit ou d’inciter à une réduction du temps passé sous la douche.

Ainsi, de nouveaux types de pommeaux connectés et bas débit sont aujourd’hui accessibles. Via une approche ludique, fondée sur des changements de couleur en fonction de la quantité d’eau consommée, grâce à des filtres écologiques et remplaçables, ou par l’intermédiaire d’un affichage digital qui indique en temps réel le nombre de litres consommés, ces systèmes novateurs permettent des économies substantielles, pouvant aller jusqu’à 20 litres d’eau chaude par douche.

Plus révolutionnaire encore, la douche cyclique Ilya, développée par une start-up toulousaine, comporte un système de récupération et de réutilisation en direct de l’eau de la douche permettant de réduire de 70 % la consommation d’eau et d’énergie par comparaison avec une douche classique. Ilya doit être installé directement dans le système d’eau de la salle de bains. Grâce à un bouton-poussoir simple, l’utilisateur peut activer le mode de recyclage. Cela permet à l’eau d’entrer dans la douche via un circuit fermé. Lorsque l’eau s’écoule par la bonde, elle est stockée dans une cuve où elle est filtrée et purifiée à l’aide d’un filtre et d’une lampe UV. En phase de test depuis juin dernier, Ilya sera commercialisée à partir de début 2024.

Des sanitaires plus économes

Les sanitaires sont, après les douches et bains, le second poste de dépense en eau potable – 20%-. Réduire leur consommation doit donc aussi devenir une priorité, et la technique doit y jouer pleinement son rôle. Certains dispositifs, comme les toilettes à double chasse, font maintenant partie de la vie quotidienne des millions de gens. Ce système, qui permet de sélectionner la quantité d’eau libérée en fonction des besoins, permet une réduction de la consommation de 20 à 30% par rapport aux toilettes traditionnels.

D’autres systèmes ont aussi fait leur apparition : Wecemat, par exemple, qui offre une gestion intelligente de la consommation d’eau lors du rinçage de la cuvette, ou Wirquin Iseo, un lave-mains que l’on installe au-dessus du réservoir, et qui permet à l’eau utilisée par le lavage des mains de contribuer directement au remplissage dudit réservoir. Cette solution présente le double avantage d’être source d’économie et le libérer de l’espace puisqu’elle évite d’avoir à installer un lavabo dans les toilettes.

Des appareils de lavage plus intelligents

En données cumulées, le lavage du linge et celui de la vaisselle représentent 22% de la consommation en eau des ménages. Aujourd’hui, les avancées technologiques permettent à plusieurs lave-vaisselle et lave-linge de proposer des programmes qui réduisent la quantité d’eau utilisée lors du lavage. Ainsi, il existe des capteurs qui déterminent le niveau de saleté et ajuster les besoins en eau. D’autres offrent des cycles plus longs mais plus chauds qui permettent un lavage moins gourmand en eau.

Un arrosage mieux maîtrisé

En extérieur, plusieurs dispositifs sont également sources d’économies. Ainsi, des systèmes de récupération d’eau de pluie permettent de collecter l’eau qui tombe directement sur le toit d’une maison pour la stocker dans un réservoir. Cette eau peut être utilisée pour arroser le jardin, laver les voitures, les toilettes, etc. (pour plus d’informations, voir l’article « Récupérer l’eau de pluie : pourquoi et comment ? »). De même, pour des usages considérés comme sans risque pour la santé, il est possible de récupérer les eaux grises – faiblement polluées-, qui proviennent des eaux d’évacuation de lavabos ou de douche, mais aussi des eaux pluviales (pour plus d’informations, voir l’article « Recyclage des eaux grises : où en est-on ? »).

En complément à ces dispositifs «artisanaux», de nouvelles solutions, fondées sur les progrès de la technologie, sont aujourd’hui sur le marché. A titre d’exemple, le système d’arrosage connecté LinkTap G2S propose une solution pratique et efficace pour planifier les sessions d’arrosage en tenant compte des conditions météorologiques. Cela garantit que les plantes bénéficient du niveau d’hydratation dont elles ont besoin, sans gaspillage d’eau inutile. Les capteurs de débit et de chute envoient également aux utilisateurs des notifications push et des courriels en cas de coupure d’eau, de fuite, de bouchage de tuyaux, de défaillance de vanne ou de chute d’appareil.

D’autres inventions méritent d’être mentionnées. Ainsi Antonio Rico, inventeur andalou qui a déjà déposé de nombreux brevets, a récemment fait breveter le système DeepDrop, qui permet d’économiser jusqu’à 70% d’eau, et qui améliore la production des arbres par la réduction du stress hydrique. Il s’agit d’un système d’irrigation goutte à goutte souterrain assez simple : le goutte-à-goutte est installé au pied des plantes qui sont donc irriguées par la racine. La plante « se sert » elle-même dans les petites réserves d’eau. Elle n’a plus ni trop d’eau, ni pas assez puisqu’elle gère ses besoins. Les expériences menées sur des avocatiers ont donné d’excellents résultats : en utilisant DeepDrop, il a suffi de 350 litres d’eau par kilo de fruits récoltés, contre 1 200 litres en recourant à des méthodes d’arrosage traditionnelles.

Un autre procédé révolutionnaire est né de la créativité des deux fondateurs de Berger World, une start-up de Haute-Savoie. Il s’agit d’une solution biodégradable sous la forme de cristaux solides. Une fois arrosés, ces cristaux hydro-rétenteurs conservent l’eau et la distribuent aux plantes selon leurs besoins. Le système a été créé pour répondre aux besoins en eau des régions arides, mais fonctionne aussi parfaitement pour les plantes d’intérieur, qui n’ont plus besoin d’être arrosées, pendant 60 jours au minimum.

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